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Natura 2000 : des espaces à partager et à protéger

Natura 2000 : des espaces à partager et à protéger

Le réseau Natura 2000 a été créé il y a plus de 25 ans pour rassembler les sites écologiques rares au niveau européen. Pourquoi cette initiative a-t-elle été lancée ? Quel est le rôle d’Île-de-France Nature dans leur gestion en Île-de-France ? Voilà ce que nous vous proposons de découvrir.

Au cours des dernières décennies, le développement urbain a entraîné une perte de biodiversité. Face à ce constat, le Sommet de la Terre de Rio de Janeiro en 1992 a adopté la Convention sur la diversité biologique.

L’Union Européenne a choisi de répondre aux objectifs fixés par cette convention en constituant un maillage de sites écologiques remarquables, appelé réseau Natura 2000.

L’objectif ? Maintenir la biodiversité sur ces territoires, tout en tenant compte des activités humaines.

Natura 2000 en Île-de-France

En Île-de-France, 35 sites (soit 97 000 hectares) ont été inclus dans ce réseau pour protéger la biodiversité déjà présente notamment les oiseaux menacés ou rares.

Ces sites sont gérés par différents acteurs dont Île-de-France Nature des Espaces Verts de la Région Île-de-France, qui en anime 3 depuis 2007 : les boucles de la Marne ; les boucles de Moisson, de Guernes et la forêt de Rosny ; et enfin le Bois de Vaires-Sur-Marne.

«Sur ces territoires sont présents plus de 180 espèces d’oiseaux, dont l’Œdicnème criard, explique Sophie Coste-Durieux, chargée de mission Natura 2000 pour Île-de-France Nature. Avant de migrer, les oedicnèmes se reproduisent dans les landes et les pelouses, constellant les anciennes carrières de sables des bords de la Marne. La conservation de leurs habitats naturels est donc essentielle. Et c’est à quoi je m’emploie quotidiennement ». Et les résultats sont là ! Ainsi, de 2009 à 2016, les couples d’œdicnèmes criards ont augmenté, passant de 12 à 25 en 2016 sur le secteur des Boucles de la Marne.

Un territoire qui vous appartient

Pour autant, Natura 2000 ne vise pas à « mettre sous cloche » des espaces naturels, mais bien à faire cohabiter les activités humaines traditionnelles déjà en place avec la préservation de la biodiversité. Dans ce but, une contractualisation Natura 2000 est possible pour les gestionnaires de terrain, qui peut prendre la forme de mesures agro-environnementales et climatiques (MAEC).

Par exemple, Jocelyn Chabot, agriculteur au sein de la zone Natura 2000 des Boucles de la Marne, observe souvent l’œdicnème criard voler au-dessus de ses champs d’asperges, et nicher au sol au sein des surfaces cultivées. C’est pourquoi, dès 2010, il s’est engagé dans une MAEC, afin de laisser une de ses parcelles avec un retard de fauche, pour permettre à cet oiseau si singulier de nicher en toute tranquillité. Et son cas n’est pas isolé !

Ainsi, depuis 2015, 27% de la surface agricole du site Natura 2000 des Boucles de Moisson, de Guernes et la Forêt régionale de Rosny et 19% de la surface agricole du site Natura 2000 des Boucles de la Marne font l’objet de MAEC.

«Le mode de fonctionnement participatif des sites Natura 2000 est unique ! Il donne l’opportunité aux habitants d’un territoire d’effectuer des actions concrètes pour la sauvegarde de la biodiversité qui s’y trouve », conclut avec enthousiasme Sophie Coste-Durieux.